11 juillet 2019 : Bilan provisoire sur un an du 80 km/h

La séance plénière du CNSR qui s'est tenu le 9 juillet 2019 a été l'occasion pour le gouvernement de faire un premier bilan de la mesure du 80 km/h. Ce bilan a été produit par l'ONISR d'où il ressort les point suivants : Selon les données encore provisoires de l'ONISR, 206 vies humaines par rapport à la moyenne sur cinq ans (2013 - 2017) ont été épargnées soit au deuxième semestre 2018, 125 vies et 81 au premier semestre 2019. Ce bilan s'inscrit dans un contexte de trafic routier en hausse, environ + 7 % entre 2013 et 2018. Sur ce réseau passé à 80 km/h, la vitesse pratiquée des véhicules légers a chuté dès le dimanche 1er juillet 2018 de - 3,9 km/h (en comparant juin et septembre 2018). Les vitesses pratiquées sont restées globalement stables jusqu'en novembre, avant de connaître une remontée de + 1 km/h. Les vitesses pratiquées sur le réseau après le 1er juillet 2018 restent à la baisse, une baisse qui s'établit à - 3 km/h par rapport à juin 2018.

Une des principales inquiétudes des Français lors de la mise en place de la mesure résidait dans la perte de temps générée par cette baisse de vitesse sur des trajets quotidiens. Toutefois, il apparaît que l'allongement du temps de parcours, depuis le 1er juillet 2018, est de l'ordre en moyenne d'une seconde au kilomètre. Il a même été constaté un gain de temps sur 34 % des itinéraires observés.

Dans le cadre de son évaluation, le CEREMA a produit un rapport et conduit une enquête Ipsos relative au ressenti des usagers en interrogeant un panel représentatif des Français âgés de 18 ans et plus (84 % des interrogés conduisent sur les routes concernées par la mesure), avant et après le passage de la mesure. 40 % se disent favorables à la mesure (versus 30 % avant son application), 25 % y sont encore aujourd'hui opposés (versus 40 % avant son application) et 76 % déclarent respecter le plus souvent ou systématiquement la nouvelle limitation de vitesse.


Commentaires :

Il est encore prémarturé de produire un bilan consolidé de la mesure. Cela nécessite de faire une exploitation fine du fichier national des accidents en ne retenant que les routes concernées. Pour autant, le résultat défintif ne sera pas très éloigné de celui provisoire communiqué par l'ONSIR. Ce bilan est en-deçà des hypothèses émises par le comité des experts du CNSR dans son rapport proposant la mesure. Plusieurs explications viennent à l'esprit. En premier lieu, la plupart des Conseils départementaux concernés par la mesure ont fait savoir rapidement leur opposition au 80 km/h pour des motifs n'ayant pas un lien avec la sécurité routière. Une polémique a suivi, amplifiée par le mouvement des gilets jaunes qui a vu dans cette mesure, une contrainte pour ceux vivant dans la ruralité, éloignés des centre-bourgs. Le mouvement a suscité une sorte de désobéissance citoyenne qui s'est hélas traduite par la détérioration d'une grand nombre de radars fixes d'une part et un certain relachement vis à vis de la règle. Au final, la possibilité de déroger à la règle du 80 km/h a fait son chemin et a été repris par les parlementaires sous la forme d'un amendement à la loi sur l'orientation des mobilités rendu publci dès janvier mais qui sera applicable que lorsque la loi sera adoptée, c'est à dire probablement fin juillet.

Face à cette dérogation qui comprend une obligation d'une étude d'accidentalité, le comité des experts a produit à l'occasdion de la publication de ce bilan des recommandations dans le cas où l'autorité en charge du pouvoir de police voulait réhausser à 90 km/h la VMA.


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