5 juin 2019 : Publication d'un ouvrage sur la politique locale de sécurité routière

La politique publique de sécurité routière comporte depuis 1982 une composante locale. Cette composante a marqué l'évolution de la sécurité routière des vingt-cinq années qui suivront. Six acteurs de cette politique, ayant contribué à sa définition,à  son pilotage et à  son animation entre 1982 et 2008 ont jugé utile de raconter cette période et d'apporter  leur analyse dans un ouvrage venant d'être publié et diffusé  chez l'éditeur  l'Harmattan. Il s'intitule « Mobiliser les énergies, mobiliser les territoires ». IL est préfacé par six délégués interministériels à la sécurité routière : Pierre Mayet, Pierre Graff, Jean-Michel Berard, Isabelle Massin, Rémy Heitz et Emmanuel Barbe. L'ouvrage présente d'abord ce qu'a été la politique locale de sécurité routière et analyse son fonctionnement. Il montre ses résultats, puis s'interroge dans un chapitre intitulé « Et si c'était à refaire ». Il propose ensuite des principes méthodiques et des outils pour la conception et la mise en œuvre d'une politique publique nationale territorialisée.

Commentaires :

L'histoire politique est un enseignement utile aux futures politiques publiques. Celle de la sécurité routière, en particulier dans son volet de la politique locale n'échappe pas à ce constant. Merci donc aux auteurs d'avoir rendu compte de cette période, particulièrement faste de la sécurité routière malgré des résultats jugé à ces débuts bien trop lents. Les auteurs constatent et regrettent son affaiblissement dans les années 2008, notamment à cause d'une faible mobilisation politique. Les auteurs n'ont pas été au-delà de ce constat. Pour autant, en 2007 a débuté le début d'une nouvelle préoccupation pour le ministère des transports qui portait cette politique. Ce fut le Grenelle de l'environnement. Dans le même temps, se perdait de vue la dimension systémique de la sécurité routière pour se réduire à celle de l'usager et de son comportement. C'est ainsi que le Ministère de l'intérieur décida de s'accaparer ce domaine qu'abandonna très vite le Ministère des transports. En 2010, la Sécurit routière passe dans le giron de l'Intérieur, marquant le déclin de la politique locale de sécurité routière.

L'épisode du 80 km/h en cette année 2019 pourrait marquer un nouvel épisode de la politique de sécurité routière par le retour de la politique locale de sécurité routière, mais cette fois pilotée par les élus locaux et non par l'Etat. En l'espèce, cela pourrait apparaître pus cohérent car ce sont bien les gestionnaires des routes qui sont responsables de leur usage. Un risque subsiste dans ce tournant, celui des choix qui pourraient être guidés davantage par des motifs électoralistes que par des motifs liés à la connaissance de l'accidentalité, ce qui demande des accidentologues dans chaque collectivité, encore faut-il les recruter et les trouver. Hélas, aucune formation digne de ce nom n'existe en France dans ce domaine.



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