Mars 2017

28 mars : Faible baisse de la mortalité dans l'Union Européenne :

La Commission européenne vient de publier un premier bilan de la mortalité 2016 dans l'UE. Il apparait qu'elle a baissé de seulement 2% par rapport à 2015, après une augmentation de 1% entre 2014 et 2015. 25 500 personnes ont perdu la vie sur les routes de l'UE en 2016, 600 de moins qu'en 2015 et 6 000 de moins qu'en 2010. Plus de 135 000 personnes ont été grièvement blessées sur la route, selon les estimations de la Commission.

Après deux années de stagnation, 2016 marque le retour d'une tendance positive à la baisse et, au cours des six dernières années, les accidents mortels ont été réduits de 19%.  2016 marque également la première fois que la Commission publie des données sur les accidents graves de la circulation routière sur la base d'une nouvelle définition commune de 16 États membres représentant 80% de la population de l'UE. Sur la base de ces données, la Commission estime que 135 000 personnes ont été gravement blessées dans l'ensemble de l'UE. Les usagers vulnérables de la route, comme les piétons, les cyclistes et les motocyclistes, représentaient une grande proportion des blessés graves.

Commentaires :

C'est environ 500 morts par semaine dont 66 en France (soit 13%).

On remarque que les pays de référence en matière de sécurité routière ont connu une année à la hausse (du nombre de tués par millions d'habitant) comme le Royaume-Uni (+1%), la Suède (+2%), les Pays-bas (+4%)et le Danemark (+18%).

Il faudrait que la mortalité baisse désormais de 11,5% par an afin de respecter l'objectif de l'UE de réduire de moitié de morts sur les routes dans la décennie.

L'UE a pour objectif de produire un plan plan visant à obliger les constructeurs automobiles à installer des technologies telles que le freinage d'urgence automatisé, l'assistance intelligente à vitesse excessive et les rappels de ceinture de sécurité dans toutes les voitures. Cependant, il faudra plusieurs années avant que les effets de ces évolutions soient perceptibles

22 mars : Port du casque obligatoire pour les enfants de moins de 12 ans

La décision de rendre obligatoire le port du casque pour les enfants de moins de 12 ans s'inscrit dans la continuité de la mesure n°16 du Comité interministériel de la sécurité routière du 2 octobre 2015 visant à réduire la gravité des blessures au visage et les risques de traumatismes crâniens des enfants pratiquant le vélo.
Le décret n° 2016-1800 relatif à cette obligation, paru au Journal officiel le 22 décembre 2016, a prévu un délai de 3 mois pour que chaque famille puisse avoir le temps de s'équiper correctement. L'entrée en vigueur de cette obligation est donc effective à compter de ce 22 mars 2017.
La responsabilité de l'adulte est engagée : si un adulte transporte à vélo un enfant passager non casqué ou accompagne un groupe d'enfants non protégés, il risque une amende de quatrième classe (90 euros).

Commentaires :

Il serait bon que cette mesure deviennent  obligatoire pour tous les cyclistes, ce qui est déjà le cas en Finlande.

En effet, selon une étude menée par l'IFSTTAR (Bicycle helmet wearing and the risk of head face and neck injury : a french case based on a road trauma registry - janvier 2012 ), le casque diminue le risque de blessure sérieuse à la tête de 70%, le risque de blessure mineure de 31% et le risque de blessure au visage de 28%.

Par ailleurs, il ne suffit pas de porter un casque, encore faut-il qu'il protège efficacement et qu'il soit attaché correctement


22 mars :  Lancement d'une campagne d'information sur les risques liés à la prise de médicaments sur la conduite de véhicules

Cette campagne est menée par la Sécurité routière, la Direction générale de la Santé et l'Ordre national des pharmaciens. Elle fait suite à la promulgation d'un arrêté du 13 mars 2017 modifiant la liste des médicaments présentant des risques pour la conduite automobile et la signature d'une convention visant à renforcer la sensibilisation du grand public aux effets des médicaments sur la conduite de véhicules.

La signature de cette convention s'accompagne d'une action de sensibilisation inédite dans les pharmacies de France où un kit de communication sera mis à la disposition des pharmaciens pour sensibiliser le public. Ce kit, qui comprend une affiche, un film d'animation pédagogique, un dépliant et une fiche mémo pour les pharmaciens, rappelle la signification des trois pictogrammes de couleur jaune, orange et rouge apposés sur les boîtes des médicaments pouvant présenter des risques pour la conduite.


La signature de cette convention découle de la décision du Comité interministériel de la Sécurité routière du 2 octobre 2015 de « conduire
une évaluation des médicaments mis sur le marché depuis la dernière évaluation de 2008 mais aussi des anciens en raison de nouvelles utilisations, par rapport aux risques liés à la conduite d'un véhicule, et conduire une campagne de sensibilisation auprès du grand public.
 »
La convention engage pendant trois ans, jusqu'en février 2020, le ministère des Affaires sociales et de la Santé, le ministère de l'Intérieur et l'Ordre national des pharmaciens à mieux faire connaître aux conducteurs les risques liés à la prise de certains médicaments.

Commentaires

Il est connu depuis longtemps que la consommation de médicaments peut augmenter le risque d'avoir un accident de la circulation, à l'instar de la consommation d'alcool ou de stupéfiants. On supposait que ce risque ne devait pas être négligeable, le français en étant un gros consommateur. Une recherche denommé CESIR (Combinaison d'études sur la santé et l'insécurité routière (CESIR-A) : santé et insécurité routière, influence de la consommation demédicaments - INSERM - Emmanuel Lagarde - août 2009, coordonnée par une équipe de l'INSERM a pu évaluer ce risque à partir d'une analyse portant  sur plus de 70 000 conducteurs, chacun impliqué dans un accident survenu entre 2005 et 2008. L'étude a permis d'estimer à près de 3% la proportion d'accidents attribuable à une consommation de médicaments. Elle a  démontré que le système d'information des usagers sous forme de trois pictogrammes de couleur différente apposés sur le conditionnement des médicaments présentant un risque potentiel  est pertinent, que la prise de médicaments qualifiés par un pictogramme de niveau 2 ou de niveau 3 augmente le risque d'accident et que celui-ci est accru avec le nombre de médicaments potentiellement dangereuxconsommés et enfin que la prise d'antidépresseurs entraîne une augmentation significative du risque d'être responsable d'un accident de la route. Ce risque est accru à certaines étapes clés du traitement telles que les périodes d'initiation ou de modification du traitement.


8 mars : baisse significative de la mortalité en février de -22,8%

Selon le baromètre de l'Observatoire national interministériel de la sécurité routière (ONISR), 203 personnes ont perdu la vie sur les routes de France  métropolitaine en février 2017. Comparé au mois de  février 2016 où l'on avait déploré 263 morts sur ces routes, 60 personnes de moins ont été tuées, soit une baisse de - 22,8 %. En année glissante sur les 12 derniers mois, c'est une biasse de -1%.%.

Commentaires :

Il s'agit de la plus forte baisse de la mortalité enregistrée depuis celle en Mars 2013 de - 27,5 %.   Mars 2013 fut le mois le moins meurtrier jamais enregistré des quarante dernières décennies. 200 personnes avait été tuées ce mois-là. Avec 203 personnes tuées, février 2017 vient en second, le troisième étant février 2012 (204 personnes tuées). 

La terrible vague de froid qui s'était abattue durant plus de 15 jours avait pu expliquer la faible mortalité de février 2012. Tel n'a pas été le cas en ce mois de février, le plus doux depuis 10 ans.

Une explication de cette trèsforte baisse se trouverait plutôt en comparant ce qui a été l'évènement en matière de sécurité routière en mars 2013 et celui en février 2017 (lire l'analyse).


3 mars : Signature du renouvellement de la convention de partenariat Sécurité Routière-Fédération Française de l'Assurance

Depuis 1995, les assureurs s'engagent auprès de l'État à affecter volontairement au moins 0,5% du montant des cotisations de responsabilité civile automobile qu'ils perçoivent à des actions de prévention des risques routiers. Une nouvelle convention quinquennale a été signée le mardi 21 février 2017. Elle fixe trois axes d'actions prioritaires : la lutte contre les principaux facteurs de risques d'accident : vitesse excessive ou inadaptée, abus d'alcool, usage de produits stupéfiants, distracteurs (téléphone, etc.); la réduction en nombre et en gravité des accidents des deux-roues motorisés; le développement de l'éducation routière, notamment auprès des jeunes.

Les actions qui en découlent sont menées en propre par chaque assureur, souvent via leur fondation ou via l'association Attitude Prévention.

Commentaires :

L'implication des assureurs dans la prévention des accidents de la circulation parait une évidence. Curieusement, elle ne va pas de soi, en témoigne cette convention qui incite les assureurs à s'impliquer réellement. Une contribution déterminante des assureurs en matière de sécurité routière serait de partager ses données de sinistralité. Ces données ont en effet l'avantage d'être plus complètes que celles fournies par les fiches BAAC. Par exemple, elles renseignent sur la formation initiale des conducteurs impliqués, ce qui permettrait d'évaluer réellement l'impact de la conduite accompagnée sur les conducteurs novices. Ce partage d'information figurait encore dans les  conventions antérieures, même si aucune suite ny 'a été donnée. Il a disparu dans la nouvelle version. L'assurance reste d'abord une activité commerciale où l'objectif est d'avoir, pour chaque entreprise d'assurance, un portefeuille de clients rentables, c'est-à-dire n'ayant aucun sinistre à déplorer.


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