Les mois d'août

 

Le mois d'août comme le mois de juillet est un mois particulier puisque c'est le mois des vacances d'été. Le trafic automobile urbain est nettement moins dense alors que celui de longue distance augmente singulièrement. Ces mois connaissent en général la pointe du trafic des deux-roues qu'il soit motorisé ou non. C'est aussi la période où la circulation poids lourds est strictement interdite les week-ends. Les deux mois de l'été représentent en moyenne 19 % de la mortalité routière de l'année bien que cette moyenne a baissé, elle dépassait les 20 % avant l'introduction des RTT. Juillet est le mois le plus meurtrier de l'année (10% de la mortalité annuelle) alors qu'août et octobre viennent ensuite pesant 9 % chacun dans la mortalité annuelle. L'accidentalité de ces deux mois est très sensible aux conditions météorologiques, particulièrement pour ce qui concernent les deux roues. 

Août 2022 : Un bilan mensuel de plus en plus préoccupant

Au moment où s’installe la nouvelle déléguée interministérielle à la sécurité routière, le bilan de l’accidentalité devient franchement préoccupant. Selon l'Observatoire national interministériel de la sécurité routière (ONISR), 305 personnes ont perdu la vie sur les routes de France métropolitaine en août 2022 contre 273, soit 32 personnes tuées en plus correspondant à une hausse de 12%. La mortalité du mois d’août 2022 franchit ainsi la part des 300 décès, niveau qui nous ramène plus de cinq ans en arrière. En année glissante, le nombre de décès est 3317, soit une augmentation de 23% par rapport à 2021. Il s’agit du niveau de mai 2018.

La question est de savoir jusqu’à quel niveau cette augmentation va se poursuivre alors que des facteurs comme le coût du carburant ont généralement pour effet de réduire l’accidentalité. Le taux de tués par 1000 accidents est très élevé (76 tués contre 52 en moyenne annuelle) car curieusement, le nombre d’accidents est le plus faible enregistré depuis plus de dix ans (3995), ainsi que le nombre de blessés hospitalisés (5184)

Toutes les catégories connaissent une hausse inquiétante à commencer par les cyclistes.  La mortalité cycliste pour août 2022, avec 34 cyclistes tués, est largement supérieure à celle enregistrée en août 2021 ainsi qu'à celle d'août 2019. C’est plus de 35% par rapport à son niveau le plus bas en 2018. Les automobilistes ne sont pas en reste avec La mortalité des automobilistes est largement supérieure à celle d'août 2021 et similaire à celle d'août 2019 : 146 automobilistes sont décédés en août 2022 contre 116 en août 2021 et 144 en août 2019 La mortalité automobiliste de ce mois d'août 2022 est comparable à la moyenne des mois d'août 2015-2019.

Quant aux motocyclistes, avec 64 tués, leur mortalité est similaire à celle du mois d'août 2021 et légèrement inférieure au mois d'août 2019. Curieusement, ce résultat est également inférieur au niveau observé entre 2015 et 2019. Est-ce les très fortes chaleurs qui limitent les déplacements en moto ? On remarque aussi cette situation avec ls piétons. La mortalité piétonne en août 2022 est légèrement inférieure à celles enregistrées en août 2021 et août 2019. Ainsi, 27 piétons ont été tués en août 2022, soit 2 de moins qu'en août 2021 et également 2 de moins qu'en août 2019.

A noter que l’on dénombre 6 usagers d’EPM tués, niveau également jamais atteint sur un mois.

Août 2021 : Le retour progressif à l'accidentalité d'avant la pandémie se poursuit

Selon l'Observatoire national interministériel de la sécurité routière (ONISR), 267 personnes ont perdu la vie sur les routes de France métropolitaine en août 2021 contre 242 (7 de plus que l'estimation faite, en août 2020, soit 25 personnes tuées en plus correspondant à une hausse de 10%. Le mois d'août 2020 était le moins meurtrier des mois d'août jamais enregistré. Celui de 2021  est dans la moyenne des cinq dernières années avec un août 2018Il est dans la continuité de la baisse de la mortalité enregistré depuis février. Certes, cette baisse marque le pas si l'onrapproche ce bilan de celui de 2018 qui avait bénéficié de la baisse de la vitesse maximale autorisée de 90 à 80 km/h sur les routes bidirectionnelles hors agglomération.

Depuis la levée du couvre-feu à partir du 20 juin 2021, aucune mesure restreignant la mobilité des Français n'est en place en France métropolitaine, à l'instar du mois d'août 2020. Les déplacements lors du mois d'août 2021 ont été un peu plus importants qu'en août 2020 (de l'ordre de +15 % en moyenne par rapport à août 2020 selon le Cerema).

Cette reprise du trafic a probablement été limitée par les conditions météorologiques qui ont fait de ce mois d'août  un des plus frais et le moins ensoleillée depuis l'été 2014. Sur une année glissante, la mortalité reste encore en baisse de -4%. A noter que les autres indicateurs sont  à peine en hausse par rapport à 2020 hausse: le nombre d'accidents corporels s'établit à 4 350 contre 4 347 e le nombre de blessés à  5 738 contre 5 612. On en déduit une augmentation du taux de mortalité, dépassant les 61 personnes tuées pour 1 000 accidents.

Cette hausse du taux pourrait trouver son explication dans la hausse de la mortalité des deux-roues puisque la mortalité motocycliste augmente de 15% par rapport à août 2020, de 3 % pour les cyclistes à laquelle s'ajoute le décès de deux utilisateurs d'engins de déplacement individuels. Les EDPM sont comptabilisés séparément depuis deux ans. Depuis le début de l'année, ce sont 14 décès contre 9 en 2020 en année glissante.

 

Août 2020 : poursuite de la baisse de la mortalité dans le contexte de la poursuite de la pandémie.

Selon l'Observatoire national interministériel de la sécurité routière (ONISR), 235 personnes ont perdu la vie sur les routes de France métropolitaine en août 2020 contre 291 en août 2019, soit 55 personnes tuées en moins -19,2%. Ce mois d'août est le moins meurtrier des mois d'août jamais enregistré. Il est dans la continuité de la baisse de la mortalité enregistré depuis février. Certes, cette baisse marque le pas si l'on rapproche ce bilan de celui de 2018 qui devient le second mois d'août le moins meurtrier, 246 décès avait été enregistrés soit une baisse de la mortalité de -4,5% entre 2020 et 2018. D'ailleurs, les autres indicateurs sont en légère hausse : le nombre d'accidents corporels s'établit à4 339, contre 4 253 en août 2019, soit 86 accidents corporels de plus (+2 %).  5 682 personnes ont été blessées, contre 5 612 en août 2019, soit 70personnes de plus (+1,2 %).

La mortalité globale baisse de 25 % pendant la période de juin à août 2020 comparée à la moyenne des mêmes périodes entre 2015 et 2019. Pour autant, cette baisse se poursuit alors que le trafic se rapproche peu à peu de la normale, voire au-delà pour ce qui concerne les départs et retours de vacances. Bison Futé avait prévu un samedi noir sur la route des départs en vacances le 8 août et cela s'est vérifié avec 820 km d'embouteillages enregistrés au plus fort de la journée. C'était plus que le précédent samedi (760 km), mais moins que le record absolu établi le 11 juillet dernier avec 955 km. 

Comme en mai dernier, cette baisse profite nettement aux utilisateurs de véhicules motorisés (43 tués pour les motocyclistes contre 67 en 2019 et 108 pour automobilistes contre 144 en 2019), alors que l'on note une légère hausse pour les usagers vulnérables : piétons (35 tuès contre 29 en 2019) et cyclistes (22 tuès contre 21 en 2019).

Il est encore trop tôt pour se prononcer de savoir si le climat anxiogène entourant la pandémie a des effets favorables sur le comportement des usagers dans le sens d'une plus grande prudence.


 

Août 2019 :

Selon l'Observatoire national interministériel de la sécurité routière (ONISR), 290 personnes ont perdu la vie sur les routes de France métropolitaine en août 2019 contre 246 en août 2018, soit 44 personnes tuées en plus (+17,9%). Le mois d'août 2018 fut le mois d'août le moins meurtrier que nous ayons connu depuis plus de 40 ans. Ce fut une baisse anormalement forte par rapport à la tendance à la baisse des mois d'août que nous connaissons depuis plus de dix ans. Ce mois d'août semble reprendre une tendance normale à la baisse de la mortalité (-7% par rapport à la moyenne des dix dernières années). Depuis le début de l'année, la hausse de la mortalité est de +1,7% et celle en année glissante devient positive avec +0,2%. C'est donc une mauvaise surprise puisque cette augmentation en août est significative et qu'elle est intégralement imputable aux véhicules motorisés, en particulier aux automobilistes. Après une tendance nette à la baisse, légitimement attribuable à l'instauration du 80 km/h, la question est de savoir si son effet n'est pas en train de s'éroder. De la même façon qu'il y a eu une anticipation de la mesure qui s'est traduit par une baisse de la mortalité à son annonce en novembre 2018, n'y a-t-il pas une sorte d'anticipation à la dérogation de la mesure largement annoncée par les médias ?

Août 2018 :

 

Selon l'Observatoire national interministériel de la sécurité routière (ONISR), 251 personnes ont perdu la vie sur les routes de France métropolitaine en août 2018 contre 297 en août 2017, soit 46 tués en moins  (-15,5%). C'est le mois d'août le moins meurtrier que nous ayons connu depuis plus de 40 ans. C'est également la cinquième baisse mensuelle consécutive de la mortalité, ce qui n'était pas arrivé depuis 2013. Sur les deux mois de l'été, la baisse par rapport à l'été dernier est de - 7,3 %. La mortalité d'un été représentant en moyenne 19 % de la mortalité d'une année, la mortalité routière en 2018 devrait passer sous la barre des 3 000 personnes tuées. Il est évident que la baisse de la vitesse maximale autorisée à 80 km/h sur les routes bidirectionnelles  participe de cette baisse significative du mois d'août, puisque les projections de l'effet de la mesure laissaient espérer une baisse mensuelle sur les douze mois à venir de 10%. D'autres facteurs participent cette baisse comme le coût des carburants d'un niveau assez élevé depuis quelques mois, qui a un effet à la baisse sur le trafic automobile alors qu'inversement le très bel été que nous connaissons à un effet à la hausse du trafic automobile mais aussi du trafic deux-roues. A noter que la baisse de la mortalité est  très significative si l'on ne considére que les usagers automobilistes

 

Août 2017 :

Selon l'Observatoire national interministériel de la sécurité routière (ONISR), 296 personnes ont perdu la vie sur les routes de France métropolitaine en août 2017 contre 301 en août 2016, soit 5 tués en moins  (-1,7%). Ainsi, durant la période estivale 2017, 15 vies ont été épargnées par rapport à la même période de l'année 2016 (-2,3%).
Ce bilan s'accompagne cependant d'une hausse des autres facteurs de l'accidentalité routière. Ainsi, le mois dernier, le nombre d'accidents corporels a augmenté de 3,8%, soit 160 accidents de plus qu'en août 2016. Le nombre des blessés hospitalisés augmente également de 1,6%, soit 36 personnes de plus.
Malgré les résultats estivaux, sur les douze derniers mois, le nombre de tués demeure en hausse de +1,5%, ce qui correspond à 53 décès de plus par rapport aux douze mois précédents. Sur cette période, la mortalité des cyclistes, des motocyclistes, des piétons et des automobilistes est à la hausse, respectivement de +17%, +8%, +7% et +3%.

Commentaires :

Le mois d'août a été un des mois les plus meurtriers jusqu'en 2011. Il connait une baisse lente mais régulière depuis sans qu'il soit possible d'en expliquer cette évolution de façon évidente. Malgré cette baisse de -1,7% enregistrée en août, la mortalité garde une tendance à la hausse depuis janvier 2014. Conscient de ce bilan inquiétant, le Président de la République a annoncé un nouveau Plan de sécurité routière sous un mois. Il sera probablement difficile de faire des miracles sans toucher aux vitesses maximales autorisées et au taux d'alcool.

 

Août 2016

La mortalité routière du mois d'août par rapport à celle d'août 2015 connait une baisse significative. Selon le baromètre de l'Observatoire national interministériel de la sécurité routière (ONISR), 302 personnes ont perdu la vie sur les routes de France  métropolitaine en août 2016.
Comparé au mois d'août 2015 où l'on avait déploré 332 morts sur ces routes, 30 personnes de moins ont été tuées, soit une baisse de -9%. Sur les huit premiers mois de l'année, le nombre de personnes tuées est en baisse de  -0,1 %, ce qui représente 2 personnes tuées en moins, par rapport aux  huit premiers mois de l'année précédente. En année glissante sur les 12 derniers mois, la mortalité reste en hausse de 0,1%.

Ce mois d'août 2016 est le moins mauvais mois d'août jamais enregistré depuis le début des statistiques officielles. Il constitue un résultat encourageant laissant espérer une reprise à la baisse de la mortalité.
Ce constat est conforté par la tendance à la baisse constatée sur la mortalité des occupants des véhicules légers. Cette dernière connait sa quatrième baisse consécutive.

Ce résultat a besoin d'être conforté au cours des mois d'automne, particulièrement septembre 2016,  septembre 2015 ayant été marqué par une très forte baisse (-17,4%).  Une partie de la baisse de la mortalité d'août a, par ailleurs, été probablement dû à une baisse conjoncturelle : Août 2016 a présenté un calendrier assez favorable par rapport à 2015 puisque ce mois comportait 4 week-ends complets contre 5 en 2015. Par ailleurs, les conditionsclimatiques, particulièrement la canicule enregistrée en fin de mois ont probablement limité les déplacements.


 

Août 2015 :

 

La hausse de la mortalité au mois d'août (+9,5%) confirme hélas la tendance à la hausse de la mortalité constatée depuis début 2014. Certes, le facteur météorologique est mis en avant pour minimiser cette hausse. Cependant, nous avons connu d'autres étés de type caniculaire comme celui de 2003 (15 jours en juillet) ou plus semblable en 2006 (15 jours en août). Pour ces deux mois d'été, la mortalité avait reculé respectivement de -20,8 et -11,5 % alors qu'elle atteint + 14,5% cette année.

De surcroît, la configuration calendaire de ce mois d'août était plutôt favorable par rapport à celle de 2014 : ce mois comptait un vendredi de moins qu'en 2014 soit normalement une minoration de 1% de la mortalité. Le 15 août tombait un samedi limitant l'effet long week-end.

Par ailleurs, selon l'Union française des industries pétrolières, la baisse significative du prix du carburant n'a pas généré une consommation plus forte d'essence ou de diesel ne permettant pas de conclure à un trafic plus dense cet été.

Juillet 2015 enregistre une hausse inquiétante de la mortalité routière par rapport à juillet 2014, soit + 19,3%, la cinquième plus forte hausse mensuelle depuis 2002. Cette hausse confirme hélas la tendance très inquiétante  à la hausse de la mortalité apparue au cours de 2014. La particularité de ce mois pourrait venir du fait que cette hausse est pratiquement exclusivement le fait de l'augmentation de la mortalité des véhicules légers alors qu'en juillet la forte hausse était davantage « tirée » par la hausse de la mortalité des motocyclistes. Ainsi, la mortalité sur les douze derniers mois de cette catégorie d'usagers atteint celle que nous avions en avril 2013 !

Si la comparaison de la mortalité d'un mois d'une année par rapport au mois  de l'année précédente peut ne pas être pertinente par rapport aux biais calendaires et météorologiques, il n'empêche que toute variation supérieure à + 5% doit alerter et que lorsqu'elle est supérieure à + 10%, notamment pratiquement deux mois de suite, c'est bien que nous sommes confrontés à une dégradation significative du niveau de sécurité de la circulation routière.

Faut-il alors attendre ce type d'alerte pour réagir alors que l'on connait l'inertie que l'on peut avoir dans la mise en œuvre de nouvelles mesures d'autant que l'outil de suivi mensuel dont la France dispose permet de prédire ce type de dégradation ?

Toujours est-il qu'un comité interministériel de la sécurité routière se réunit le 2 octobre en réaction à cette dégradation comme cela avait déjà été fait lors du dernier CISR en mai 2011.

 

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