Les mois de décembre

La mortalité du mois de décembre est souvent impactée par deux situations. La première concerne les conditions météorologiques qui peuvent être très contrastées d'une année sur l'autre, pouvant passer d'une année très froide et sèche à une période douce et humide.
La seconde concerne la période des fêtes de fin d'année et particulièrement le soir du réveillon qui peut se révéler particulièrement meurtrier. Sur cette dernière situation on remarque néanmoins une très nette baisse de l'accidentalité depuis quelques années laissant penser que les messages de sensibilisation ont porté leurs fruits.

Décembre 2022 Baisse de la mortalité en décembre sans explication

Selon l'Observatoire national interministériel de la sécurité routière (ONISR), 276 personnes ont perdu la vie sur les routes de France métropolitaine en décembre 2022 (données provisoire). Comparé au mois de décembre 2021 où l'on avait déploré aussi 298 morts sur ces routes (données définitives, 296 en provisoire soit 2 de moins), on enregistre enfin une baisse de -7 % du nombre de personnes tuées par rapport à 2020 (-22 personnes). Par rapport à 2019, cette baisse est de -3%.

Cette baisse est assez surprenante. Décembre 2022 serait le deuxième moins mauvais bilan de décembre sur ces dix dernières années. D’un point de vue météorologique, décembre 2022 a été très contrasté avec une période hivernale suivie d’une période d’extrême douceur.

La nette baisse de la mortalité des usagers « vulnérables » explique ce bilan. Ainsi,47piétons ont été tués en décembre 2022, soit 4 de moins qu'en décembre 2021 et 15 de moins qu'en décembre 20219. La mortalité cycliste est stable avec 11 tués et celle des motocyclistes en nette baisse de moitié.

Quant à la mortalité des automobilistes, elle se situe dans la moyenne.

A noter, le décès de trois trottinettistes

Le taux de mortalité reste élevé, soit 60 personnes tuées pour 1 000 accidents corporels contre 55 en moyenne annuelle bien que le nombre d’accident ait baissé : moins de 4 000 et le nombre de blessé également : moins de 5 000.

 

Décembre 2021 : La mortalité routière revient comme avant

Selon l'Observatoire national interministériel de la sécurité routière (ONISR), 296 personnes ont perdu la vie sur les routes de France  métropolitaine en décembre 2021 (données provisoire). Comparé au mois de décembre 2019 où l'on avait déploré aussi 211 morts sur ces routes (données définitives, 209 en provisoire soit 2 de moins), on enregistre une nouvelle hausse très significative de 41% du nombre de personnes tuées par rapport à 2020. Par rapport à 2019, cette hausse est de 4%.

La mortalité de décembre 2021 est ainsi en cinquième position dans le bilan des mois de décembre sur les dix dernières années

Ce bilan peut inquiéter dans la mesure où  si aucune mesure restreignait la mobilité n'est en place en France métropolitaine, le trafic reste légèrement en dessous de la normale du fait d'une part du télétravail qui reste important d'une part et du coût du carburant dont on connait l'incidence sur la réduction du trafic.

De surcroît, le taux de mortalité est très élevé, soit 67 personnes tuées pour 1 000 accidents corporels contre 55 en moyenne annuelle.

Il en résulte que ce sont principalement les usagers automobilistes qui induisent cette augmentation. La mortalité des automobilistes est supérieure à celle de décembre 2020 et est semblable à la situation avant pandémie : 173 automobilistes ont été tués en décembre 2021 contre 111 en décembre 2020 (soit 62 tués de plus) et 150 en décembre 2019 (soit 23 tués de plus).

Pour les autres usagers, il y a une certaine stabilité par rapport à l'année 2019. 48 piétons ont été tués en décembre 2021, niveau mensuel élevé comme tous les mois de décembre La mortalité cycliste pour décembre 2021, avec 10 cyclistes tués, est du même ordre de grandeur que décembre 2019, niveau également comparable pour les mois de décembre. La mortalité motocycliste, avec 30 tués se situe au même niveau des autres mois de décembre. L'accidentalité routière au cours du premier trimestre sera à observer en espérant que la tendance haussière ne se poursuive pas. L'expérience a par ailleurs montré qu'il y avait une tendance à la hausse de l'accidentalité dans les mois qui précédent une élection présidentielle.  

Décembre 2020 : Nouvelle baisse significative de la mortalité routière de -26,4%

Selon l'Observatoire national interministériel de la sécurité routière (ONISR), 209 personnes ont perdu la vie sur les routes de France  métropolitaine en décembre 2020 (données provisoire). Comparé au mois de décembre 2019 où l'on avait déploré aussi 283 morts sur ces routes (données définitives, 286 en provisoire soit 3 de moins), on enregistre une nouvelle baisse significative de -26,4%  du nombre de personnes tuées. Ainsi, pour l'année 2020, le nombre de personnes tuées sur les routes métropolitaines baisse très nettement par rapport à l'année 2019 (lire l'analyse sur ce bilan provisoire  de l'année 2020).

2020 est une année totalement inédite en matière de sécurité routière. La pandémie a un impact très significatif pendant les confinements et en dehors. Décembre a connu une période intermédiaire avec le couvre-feu à 20 heures pour certaines régions  puis sur toute la France, avec notamment comme conséquence une quasi absence de trafic pour les deux réveillons dont celui du jour de l'an souvent tragique.

Le nombre d'accident a également baissé de -20,1%, ce qui fait que la gravité a été plus faible que la moyenne soit 43 personnes tuées pour 1000. Ce fiable résultat peut également s'expliquer par l'effet couvre-feu, la réduction du trafic de nuit étant normalement plus meurtrier que le trafic de jour. Par mode, tous les modes bénéficient de cette baisse de la mortalité sauf les cyclistes. Deux explications possibles. La circulation des cyclistes n'a pas été affectée par le couvre-feu d'une part et le trafic cycliste a été encouragé par la réalisation de coronapistes cyclables.

Décembre 2019 : Stabilité de la mortalité en décembre 2019

Selon l'Observatoire national interministériel de la sécurité routière (ONISR), 283 personnes ont perdu la vie sur les routes de France  métropolitaine en décembre 2019 (données provisoire). Comparé au mois de décembre 2018 où l'on avait déploré aussi 286 morts sur ces routes (données définitiviies, 292 en provisoire soit 6 de moins), il y a une stabilité dans le nombre de personnes tuées. Ainsi, pour l'année 2019, le nombre de personnes tuées sur les routes métropolitaines est stable par rapport à l'année 2018 (lire l'analyse sur ce bilan provisoire  de l'année 2019).

La moyenne en décembre de la mortalité routière sur les dix dernières années s'établit à 304. Décembre 2019 est le mois de décembre le mois meutrier enregistré depuis 1956.

Décembre 2019 a été marqué par la grève des transports dont on se demandait quel impact elle aurait sur l'accidentalité. L'hypothèse était faite qu'une telle grève sur la durée du mois provoque une augmentation de l'exposition au risque de tous les modes de transports. Les données disponibles ne permettent pas de confirmer ou d'infirmer que cela s'est traduit par une augmentation de l'accidentalité. En première analyse sur l'indicateur mortalité, le nombre d'accident et de blessés ont par contre augmenté de 8%. La mortalité piétonne et cycliste est en lègère augmentation de 3% par rapport à décembre 2019, déjà perturbé par des manifestations. Il faut donc attendre les données défintives détaillées qui sont publiés en mai pour tenter d'évaluer si un mouvement de grève a un impact sur l'accidentalité routière.

A noter que parmi les cyclistes, l'ONISR comptabilise également, semble-t-il depuis ce mois-ci) les accidents d'EDPM, ce qui ne facilite pas l'analyse.

Décembre 2018 : Stabilité de la mortalité en décembre 2018

 

Selon l'Observatoire national interministériel de la sécurité routière (ONISR), 292 personnes ont perdu la vie sur les routes de France  métropolitaine en décembre 2018. Comparé au mois de décembre 2017 où l'on avait déploré aussi 292 morts sur ces routes, il y a une stabilité dans le nombre de personnes tuées. Ainsi, pour l'année 2018, le nombre de personnes tuées est en baisse  de  -5,5 par rapport à l'année 2017 (lire analyse sur ce bilan provisoire 2018).

Ce bilan de décembre était attendu dans la mesure où d'une part décembre 2017 avait connu le niveau le plus bas de la mortalité pour un mois de décembre et que d'autre part ce mois de décembre 2018 a été agité avec le mouvement des gilets jaunes remettant en question la mesure du 80 km/h et conduisant à la neutralisation de nombreux radars automatiques.

Du point de vue calendaire, décembre 2017 et 2018 sont assez semblable et du point de vue des conditions météorologiques, le temps n'a pas trop influé sur les conditions de circulation. Décembre 2017 a été peu ensoleillé et humide et décembre 2018  a été doux malgré deux épisodes froids, en milieu puis fin de mois. En revanche, décembre 2017 a été marqué par l'accident meurtrier de Millas où 6 jeunes sont décédés (2% de la mortalité de ce mois). Aucun accident de cette ampleur n'a été à déplorer en décembre 2018. On ne sait pas en revanche si les accidents déplorés sur les ronds-points ont été comptabilisé dans ce bilan de décembre. L'analyse par mode permet de remarquer une baisse de la mortalité pour les automobiles et une hausse de la mortalité pour les deux-roues motorisés. Il conviendra d'attendre les données définitives par mode, par jour et par type de route pour approcher l'impact plus exacte de la baisse de la vitesse à 80 km/h ainsi que la baisse possible du trafic sur tous les samedis, jour habituellement le plus meurtrier qui s'opposeraient à un moindre respect des vitesses du fait du saccage des radars  d'une part et à la baisse du prix du carburant générant a contrario plus de trafic. Il n'en reste pas moins que décembre 2018 a été le mois le moins meurtrier des mois décembre avec celui de décembre 2017.


Décembre 2017 : Forte baisse de la mortalité de -13,4%

Selon l'Observatoire national interministériel de la sécurité routière (ONISR), 292 personnes ont perdu la vie sur les routes de France  métropolitaine en décembre 2017. Comparé au mois de décembre 2016 où l'on avait déploré 337 morts sur ces routes, 45 personnes en moins ont été tuées sur les routes, ce qui constitue une très forte baisse de la mortalité routière de - 13,4%. Il s'agit du mois de décembre le moins meurtrier jamais enregistré malgré que nous ayons eu à déplorer un très grave accident le 14 décembre au droit d'un passage à niveau coûtant la vie à six personnes (soit 2% de la mortalité de décembre). Certes, décembre 2016 fut très sec et très ensoleillé favorable au maintien du trafic, notamment des deux-roues motorisés alors que décembre fut humide et doux, ce qui a probablement participé pour une légère part à cette baisse. ). Mais cette baisse spectaculaire est probablement à attribuer à l'effet de l'annonce de la baisse de la vitesse à 80 km/h sur les routes hors agglomération Malgré cela et grâce à décembre, pour l'année 2017, le nombre de personnes tuées est en très légère baisse  par rapport à l'année 2015 de -0,8/%  (lire analyse sur ce bilan provisoire 2017

Evénements : 14 décembre 2017:  Accident meurtrier d'un car scolaire à un passage à niveau à hauteur de Millas dans les Pyrénées orientales sur la route départementale 612 au passage à niveau n°25. Le bilan est de six enfants décédés et neuf blessés graves

Décembre 2016 : Hausse de +8,8% de la mortalité

Selon l'Observatoire national interministériel de la sécurité routière (ONISR), 331 personnes ont perdu la vie sur les routes de France  métropolitaine en décembre 2016. Comparé au mois de décembre 2015 où l'on avait déploré 305 morts sur ces routes, 26 personnes de plus ont été tuées, soit une hausse de 8,5%. Pour l'année 2016, le nombre de personnes tuées est en hausse de  0,2 %, ce qui représente 8 personnes tuées en plus, par rapport à l'année 2015.

C'est un mauvais mois de décembre qui s'achève par une augmentation sensible de la mortalité mais aussi des autres indicateurs. Son bilan nous ramène à celui de 2011. Il est marqué par la poursuite inquiétante de la hausse de la mortalité piétonne (6 piétons tués en plus par rapport à décembre 2015). Décembre est toujours un mois où les piétons sont particulièrement exposés par la combinaison d'une période nocturne plus longue et de conditions météorologiques qui les rendent moins attentifs et moins visibles.

En revanche, la mortalité des motocyclistes est moindre du simple fait que les motocyclettes sont pour la plupart rangées pour l'hiver. Si les conditions météorologiques sont de plus très défavorables (froid, vent, pluie), ce trafic baisse encore plus et avec lui la mortalité. Ce fut probablement le cas en ce mois avec une baisse de 9 motocyclistes tuées par rapport à 2015.

Quant aux automobilistes, leur mortalité repart netttement à la hausse (+ 33 tués), ce qui impacte fortement le bilan mensuel par rapport à 2015. Cette hausse semble affecter principalement les jeunes adultes de 18 à 24 ans. Tous modes confondus, la hausse de leur mortalité est de +23 tués.
Il est trop tôt pour connaître la part de la mortalité au moment des fêtes de Noël. Il est possible également que d'un point de vue calendaire, la situation des réveillons de Noël et du jour de l'an ait eu un impact défavorable sur l'accidentalité.

Evénement : 20 décembre : Double accident mortel par un épais brouillard - 5 personnes tuées et une vingtaine de blessés

Décembre 2015 : Hausse de +7,7% de la mortalité

La mortalité de décembre 2015 est passé inaperçue dans les médias, déjà orientés vers le bilan de l'année 2015. Son analyse nous apporte, il est vrai, peu d'enseignement. Avec une hausse de +7,7%, ce mois marque, certes, la troisième hausse mensuelle consécutive. Cependant, aucun effet calendaire ou météorologique ne permet de le distinguer de décembre 2014 même si ce mois a été encore un peu plus chaud et moins pluvieux. Aucun évènement marquant n'a pu influer sur les déplacements tout au plus la poursuite de la baisse du coût des carburants.

Décembre confirme ainsi la tendance continue à la hausse de la mortalité enregistrée depuis fin 2013 dont les prémices étaient données par la hausse de la mortalité des véhicules légers engagés 10 mois plus tôt. Comme souvent durant les mois d'hiver, ce sont les usagers vulnérables qui pèsent dans un sens ou un autre sur la mortalité. C'est le cas en ce mois de décembre puisque les mortalités des piétons, cyclistes et deux-roues motorisés sont à la hausse légère sans y trouver une explication simple, notamment du côté des conditions météorologiques.

 

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