Les mois de mai

Chaque mois a sa spécificité calendaire. Mai n’échappe pas à cette règle. C'est la fin des vacances de Printemps selon les régions. C'est aussi la possibilité d'avoir des "ponts" en relation avec les jours fériés du 1er mai, du 8 mai et de l'ascension avec aussi celui selon les années de la Pentecôte. 

Chaque mois peut également connaître une particularité météorologique. C'est particulièrement vrai depuis quelques années en relation avec le dérèglement climatique. De ce point de vue, Mai peut être aussi bien très estival comme très froid. Ne pas oublier que les Saintes Glaces sont en mai. Ces deux caractéristiques peuvent aboutir à d'importantes variations d'un mois de mai d'une année à l'autre.

Mai 2022 : Inquiétude sur le front de l’insécurité routière

 Selon le baromètre de l'Observatoire national interministériel de la sécurité routière (ONISR),  293 personnes ont perdu la vie sur les routes de France métropolitaine en mai 2022. Comparé au mois de mai 2021 où l'on avait déploré 216 morts sur ces routes, 77 personnes de plus ont été tuées, soit une hausse de 36 %. En année glissante sur les 12 derniers mois, il apparait une hausse de 26%.

Ce bilan est particulièrement inquiétant si l’on se réfère à 2019, année avant le Covid. C’est une augmentation de 21%. Sur une année glissante, l’augmentation est de 26% par rapport à 2021 et nous sommes revenus au niveau de 2019.

La courbe proposée par la Ligue contre la violence routière est éloquente à cet égard.

 

Le nombre d’accidents corporels a dépassé les 5 000, ce qui ne s’est produit que trois fois en une décennie, la dernière fois remontant à 2017. Quant au nombre de blessés, il a dépassé les 6 000.

Pourtant, certains facteurs ont dû intervenir pour une limitation de ce bilan, à commencer par le coût de l’essence qui est resté à un niveau très élevé. La hausse du prix du carburant entraîne normalement une baisse du trafic et donc de l’accidentalité. Si l’on ajoute que les jours fériés en mai se sont trouvés pour certains le dimanche ( le 1er et le 8 mai) et que la Pentecôte est située en juin, on peut également en conclure que le calendrier était plutôt favorable à la baisse.

Quant à la météo, le temps exceptionnellement chaud et sec a probablement pesé dans l’accidentologie des deux-roues. On note que la mortalité cycliste avec 22 tués est largement supérieure à 2019 avec 16 tués de plus et que la mortalité motocycliste est de 73 soit 30 de plus qu’en 2019. La mortalité des automobilistes et des piétons est revenue au niveau de 2019.

A noter que pour la première fois, l’ONISR développe une analyse sur les blessés.

L’ONSIR fait le constat que le nombre de blessés de la route enregistré par les Forces de l'ordre est sous-représenté. Les blessés, notamment en EDP, vélo ou en 2RM, contactent directement les services de secours ou vont vers les établissements de santé par leurs propres moyens, voire rentrent chez eux, sans que les forces de l'ordre n'en aient connaissance. Les volumes de blessés enregistrés par les forces de l'ordre sont donc très volatiles sur un mois donné ou depuis le début de l'année, le choix a donc été fait d'afficher les tendances du mois en cours et du cumul depuis janvier, comparées à 2021 et 2019. Seuls les cumuls 12 mois glissants sont affichés en évolution relative par rapport à l'année 2019 prise comme référence pour la décennie.

Mai 2021 : Mortalité routière en légère reprise par rapport à mai 2020

Selon le baromètre de l'Observatoire national interministériel de la sécurité routière (ONISR), 216 personnes ont perdu la vie sur les routes de France métropolitaine en mai 2021. Comparé au  mois de mai 2020 où l'on avait déploré 207 morts sur ces routes, 9personnes de plus ont été tuées, soit une hausse de 4%. En année glissante sur les 12 derniers mois, il apparait  une baisse de - 14 %.

Face au déconfinement progressif, il était possible de craindre une forte remontée de la mortalitépar rapport à mai 2020. Cette remontée s'est produite mais moins  nettement qu'attendu en grande partie parce que subsiste un couvre-feu, bien qu'allégé le 19 mai.
Rappelons qu'un couvre-feu est en place en France métropolitaine depuis le début de l'année 2021 et que le télétravail est fortement recommandé. A compter du 3 mai les déplacements au-delà de 10 km ont été autorisés et le couvre-feu de 19h à 6h a été  retardé à 21h à partir du 19 mai 2021.

Par ailleurs, les ponts du mois de mai ont été ainsi tronqués, alors qu'ils sont également source d'une accidentalité plus élevée.

On remarque aussi un taux de mortalité des accidents de 51décés pour 100  convient de noter que la hausse de la mortalité en mai concerne
principalement les  automobilistes et à un degré moindre les cyclistes très présent avec les coronapistes. En revanche, il y a une stabilité pour les piétons, stabilité au niveau de 2019, ce qui laisserait supposer que la baisse du trafic automobile ne profite pas aux piétons et on note une baisse de la mortalité motocycliste qui peut s'expliquer par un non reprise de ce trafic en relation avec les mauvaises conditions météorologiques.

Il faudra encore  attendre de disposer les statistiques séparant les différentes phases de  déconfinement pour tirer davantage
d'enseignement de l'effet pandémique et notamment de l'influence du poids du trafic selon les modes. Juin ne devrait pas encore revenir tout à fait à la "normale" et maintenir un niveau d'accidentalité inférieur à juin 2019. Les analyses seront délicates à faire, puisque 2021 et 2020 ne seront pas comparables à 2019 et aux années antérieures et que rien ne permet de prévoir si l'accidentalité reviendra à des niveaux comparables comme la vie d'avant ?

 

Mai 2020 : Quatrième  baisse en mai de la mortalité routière conséquence de la pandémie

 

Selon le baromètre de l'Observatoire national interministériel de la sécurité routière (ONISR), 205 personnes ont perdu la vie sur les routes de France métropolitaine en mai 2020. Comparé au  mois de mai 2019 où l'on avait déploré 243 morts sur ces routes, 38 personnes de moins ont été tuées, soit une baisse de -15,6%. En année glissante sur les 12 derniers mois, il apparait  une baisse de - 8,6 %.

La pandémie qui est apparue fin février et qui a nécessité un confinement du 17 mars au 11 mai puis un déconfinement très progressif s'est traduite par 300 vies épargnées. En conséquence, la mortalité routière annuelle reste sous le seuil des 3000 décès franchi en avril.

Mai comptait dix jours de confinement. Son bilan, comparé à celui de mars, laisse penser que la circulation routière n'est pas encore "totalement revenue comme avant". Il constitue la quatrième baisse consécutive de la mortalité depuis février.

Pour autant, on remarque un taux de mortalité des accidents très élevé de 68 décés pour 100 accidents contre 58 en moyenne, certes moins élevé qu'en avril  (93 tués pour 100 accidents). Cette surmortalité s'expliquait le mois précédent par l'augmentation significative des excès de vitesse enregistrés par les Forces de l'Ordre, excès qui était aussi la traduction de l'absence de trafic favorisant ces excès. Mai a connu une reprise du trafic mais il semble que les excès aient persisté.

Il convient de noter que la baisse de la mortalité en mai profite exclusivement aux automobilistes. Elle est stable pour les piétons et en hausse pour les deux-roues, par rapport à mai 2019 (+21 tués pour les motocyclistes et 7 pour le cyclistes). Cela pourrait laisser penser que cette hausse correspond aussi à une hausse de ce trafic plus rapide et plus importante au regard de l'année 2019. 

Il faudra attendre de disposer des statistiques séparant la période stricte de déconfinement pour tirer davantage d'enseignement de l'effet pandémique. Juin ne devrait pas encore revenir à la "normale" et maintenir un niveau d'accidentalité inférieur à juin 2019.


 

Mai 2019 : La mortalité routière repart-elle à la baisse ?

 

Selon le baromètre de l'Observatoire national interministériel de la sécurité routière (ONISR), 248 personnes ont perdu la vie sur les routes de France  métropolitaine en mai  2019. Comparé au  mois de mai 2018 où l'on avait déploré 268 morts sur ces routes, 20 personnes de moins ont été tuées, soit une baisse de -7,5%.  En année glissante sur les 12 derniers mois, il apparait  une baisse de - 4,1 %. Depuis le début de l'année,la mortalité est stable comparé aux cinq premeirs mois de l'année 2018. Mai 2019 constitue le deuxième mois consécutif de baisse significative de la mortalité après trois mois de hausse faisaint craindre une inversion de tendance de la mortalité. La curiosité du mois de mai comparé à celui d'avril est que la baisse de ce mois est entièrement dûe à la baisse de la mortalité des usagers vlunérables, celles des usagers automobilistes étant stable soit la situation inverse du mois d'avril.

Pour autant, l'effet calendaire avec le week-end de Pentecôte en mois aurait dû avoir un effet à la baisse pour les automobilistes mais aussi pour les deux-roues. Il a visiblement influé que pour ces derniers d'autant que ce mois a été plutôt maussade.

Il convient maintenant d'être attentif à l'évolution de la mortalité pour les trois mois à venir qui furent déterminant dans le bilan de l'année 2018, comme souvent l'est la période de l'été.

 

 

Selon le baromètre de l'Observatoire national interministériel de la sécurité routière (ONISR), 272 personnes ont perdu la vie sur les routes de France  métropolitaine en mai  2018. Comparé au  mois de mai 2017 où l'on avait déploré 297 morts sur ces routes, 20 personnes de moins ont été tuées, soit une baisse de -8,4%.  En année glissante sur les 12 derniers mois, il apparait  une baisse de - 3,2 %. Depuis le début de l'année, la baisse est de -5,4%. Mai constitue le troisième mois consécutif de baisse de la mortalité. Cette dernière a engagé une tendance à la baisse depuis six mois. Est-ce l'annonce de la baisse de la vitesse maximale autorisée sur les routes secondaires qui a suscité cette tendance ? Pour le moins, cela faisait longtemps que ce thème n'avait pas été aussi souvent traité dans les médias. Il reste cependant des progrès puisque mai 2015 et surtout mai 2013 fut nettement plus favorable. Pour autant, trois éléments ont peut-être pu jouer défavorablement : la grève à la SNCF qui provoque un surcroît de trafic routier,  les conditions météorologiques assez exceptionnelles en terme de pluviométrie et d'orage et la présence de plusieurs ponts dont celui de la pentecôte cette année en mai, week-end souvent le plus meurtrier de l'annnée. Juin pourrait également bénéficier de l'effet d'annonce de la mesure à 80 km/h qui devrait apporter presque systématiquement de -5 à -10% de baisse dans la mortalité mensuelle.

 

Mai 2017 : stabilité de la mortalité en mai

 

Selon le baromètre de l'Observatoire national interministériel de la sécurité routière (ONISR), 294  personnes ont perdu la vie sur les routes de France  métropolitaine en mai 2017, soit le même nombre qu'en mai 2016. En année glissante sur les 12 derniers mois, le nombre de personnes décédées est de 3 511 en infime baisse de - 0,5%. En revanche, depuis le début de l'année, la mortalité est en hausse de + 1,2%. A l'exception du mois de février qui a connu un niveau de mortalité très bas, aucun des quatres autres mois n'est à la baisse. Ce constat est inquiétant car il traduit le maintien d'une tendance générale à la hausse de la mortalité routière constatée depuis janvier 2014. Trois catégories d'usagers semblent tirer cette évolution : les usagers des véhicules légers, les piétons et les personnes de plus de 65 ans. Ce constat pourrait laisser penser en première analyse qu'il pourrait y avoir, outre d'autres facteurs plus comportementaux comme la distraction au volant ou conjoncturels comme les conditions météorologiques, un effet plus structurel à cette hausse en relation avec le vieillissement de la popupaltion (lire analyse)

 

Mai 2016 : 

 

La mortalité routière de mai 2016 par rapport à celle de mai 2015 connait une hausse significative (supérieur à 10%). Après une certaine stabilité amorcée en juillet 2015, ce bilan décevant pourrait marquer la reprise d'une tendance à la hausse décelée au cours des deux premiers mois de l'année. Quoi qu'il en soit, il faut revenir à décembre 2013 pour retrouver une mortalité supérieure à la barre des 3 500 (soit 3 508 personnes tuées sur douze mois). Le bilan sur les cinq premiers mois de l'année (+3,8%) laisse ainsi craindre une troisième année consécutive d'augmentation de la mortalité, ce qui constituerait un événement qui ne s'était plus produit depuis les années 1960.  Espérons que cette crainte ne se confirme pas quoiqu'il y ait aussi à craindre un mois de juin et de juillet médiocre du fait du déroulement de l'Euro de football sur notre territoire. Ce type de moment festif est souvent accompagné d'une hausse de l'accidentalité.

On ne peut que faire le constat déjà fait depuis quelques mois que les annonces des nouvelles mesures de sécurité routière annoncées d'abord en janvier 2015 puis au CISR d'octobre 2016 n'ont encore eu aucun effet positif.
Or généralement, les mesures qui peuvent avoir un effet durable produisent dès leur annonce, sans qu'elles soient opérationnelles, une baisse de la mortalité. Ce mois de mai présentait pourtant quelques éléments conjoncturels favorables à une baisse de la mortalité : la deuxième quinzaine de mai a été marquée par les grèves des transports et surtout le manque de carburant dans les stations d'essence consécutif aux mouvements sociaux dans les raffineries. Cette pénurie de carburant a probablement réduit sensiblement le trafic routier. Une telle réduction se traduit généralement par une baisse du nombre des accidents et de leur gravité.

De surcroît, ce mois a aussi été marqué par une situation calendaire favorable. En effet, ce mois n'a connu que deux ponts au lieu de quatre en mai 2015. De plus, les vacances scolaires se sont achevées le 10 mai en 2015 alors que la rentrée scolaire était le 2 mai cette année. Cette situation aurait dû induire une baisse d'environ 5% de la mortalité. A contrario, les conditions météorologiques
ont constitué un facteur défavorable. Mai 2016 fera date inscrire avec un record de pluviométrie en durée et en intensité. Une telle météorologie est génératrice d'une augmentation du risque d'accidents impliquant les usagers des véhicules légers (augmentation des distances de freinage sur chaussée mouillée) ainsi qu'en cette période plus clémente en température, les piétons et les deux-roues motorisés (qui sortent à peine des garages).

 

 

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