Double sens cyclable

Définition :
Le double sens cyclable (DSC) est une voie à double sens de circulation dont un sens est exclusivement réservé à la circulation des cycles non motorisés et des engins de déplacement personnel motorisé (EDPM). (source CEREMA).

Commentaires : 

Une rue autorisant le double sens cyclable est une voie à sens unique pour les véhicules motorisés  (véhicules légers, deux-roues motorisés, camions, ...), mais ouverte dans les deux sens pour les vélos et les EDPM. Le double sens cyclable est devenue la règle générale dans les zones 30 ainsi que dans les zones de rencontre par le décret du 30 juillet 2008. Elle est ensuite devenue la règle général sur toutes les voies limitées à 30 km/h donc, dans les villes dites ville 30 par le décret du 2 juillet 2015. Les collectivités avaient jusqu'alors la possibilité d'introduire cette règle moyennant une signalisation renforcée en s'appuyant sur l'article L2213-2 du Code général des collectivités territoriales: " Le maire peut, par arrêté motivé, eu égard aux nécessités de la circulation et de la protection de l'environnement, ... réserver l'accès de certaines voies de circulation... à diverses catégories d'usagers ou de véhicules ».

L'article R110-2 du Code de la Route ainsi modifié stipule que toutes les chaussées des zones 30 et des zones de rencontre sont à double sens pour les cyclistes, les entrées et les sorties de ces zones devant être annoncées par une signalisation sous réserve que  l'ensemble de la zone est  aménagé de façon  cohérente avec la limitation  de vitesse applicable ". 

Il est néanmoins possible pour l'autorité investie du pouvoir de police de déroger à cette règle générale, ce qui revient à interdire la remontée du sens unique par les cyclistes et les EDPM. Quelques villes ont pris parfois la décision raisonnable de prendre un tel arrêté sur certaines de leurs rues, déclenchant aussitôt la réprobation des associations de cyclistes locales. Les réticences de ces municipalités sont en général justifiées au regard des conditions de circulation et de sécurité. Une première raison objective est l'impossibilité de croisement entre un véhicule et un vélo à contre-sens. L'expérience montre que pur la sécurité des cycliste, un double sens cyclable demande en effet une largueur disponible supérieur à 4 mètres 50. Rappelons au passage que la largeur d'une bande de cyclable doit être d'au moins un mètre cinquante. De surcroît, la présence d'un stationnement à gauche de la circulation automobile pose un réel problème de sécurité  pour les cyclistes remontant le sens interdit en cas d'ouverture de portière par les passagers qui n'ont pas la même attention qu'un conducteur. Il est plus sage d'interdire le stationnement sur ce côté, ce qui constituerait un respect stric du Code de la route, qui interdit de stationner en sens opposé de la circulation.

L'autre risque vient de la traversée des piétons. Ces derniers prennent leur information au regard du sens de la circulation et des véhicules en stationnement. Les accidents sont donc assez fréquents de piétons fauchés par un cycliste remontant le sens unique ou de cycliste chutant pour éviter un piéton dans cette configuration.

Les arguments qui ont conduit à  cette règle du double sens cyclable sont justifiés pour réduire les contraintes de circulation des cyclistes : le DSC permet de réduire les distance à parcourir s et les temps de trajet en ville et d'éviter les grands axes de circulation, souvent anxiogènes et dangereux pour eux. 

Il convient donc de faire une analyse bénficie/risque sur toutes les zones 30 et zones de rencontre pour savoir si la règle générale peut être maintenue.

De surcroît, contrairement aux recommandations du club des villes cyclables et du CEREMA dans leur souci légitime de promouvoir les déplacements à vélo et de minimser les coûts de ces amégements, il y a nécessité pour le moins à matérialiser au sol la présence d'une circulation cycliste en sens opposé dans les zones 30 et encore davantage dans les villes 30 où il n'y a aucun rappel de cette limitation de vitesse. 

Par ailleurs, contrairement également à ce qu'envisage le CEREMA, du point de vue de la sécurité des cyclistes et des piétons, il parait cohérent de déconseiller de réaliser une DSC sur les voies limitées à 50 km/h. Aucune expérimentation à une échelle suffisant n'a été menée permettant d'encourager cette pratique d'aménagement.

Comme dans tout aménagement de voirie, il convient d'avoir à l'esprit que  la sécurité est dans les détails. Ainsi, tous les aménagements cyclables doivent faire l'objet d'un soin particulier a sans oublier que un grand nombre d'accident impliquant un cycliste ne fait pas l'objet d'une fiche statisque BAAC, ce qui fausse l'évaluation de ces aménagements.

La recommandantion qui semble émerger du comité des experts du Conseil National de la Sécurité Routière (CNSR) serait de mener des audits de sécurité des réseaux cyclables pour remédier à l'insuffisance que ces réseaux présentent en matière de sécurité, les récentes statisques en la matière confirmant cette nécessité.


 

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