Facteurs d'accident

Définition :

Les facteurs d'accident (il serait plus exact de parler de facteurs de risque d'accident) sont les éléments qui participent à l'occurrence d'un accident et à sa gravité. Les facteurs d'occurrence sont composés des facteurs déclencheurs et des facteurs contributifs. Parmi les facteurs déclencheurs, certains peuvent être prépondérants. Ce sont les facteurs causaux de l'accident.

Un accident est, en effet, très rarement le résultat d'un seul facteur. Il est le produit de plusieurs facteurs. C'est pourquoi l'accident grave reste heureusement  un évènement rare au regard des millions de kilomètres parcourus.

Les enquêtes détaillées d'accident (EDA) visent à rechercher l'ensemble des facteurs qui ont pu concourir à l'accident sans privilégier spécialement ceux qui impliquent des responsabilités.

En sécurité routière, on considère cinq grandes familles de facteurs : les facteurs liés à l'usager, les facteurs liés à l'infrastructure, les facteurs liés aux véhicules, les facteurs liés à l'alerte et aux soins et les facteurs  liés à l'environnement (conditions météorologiques et autres éléments perturbants).

Les facteurs liés à l'usager peuvent se décomposer en deux sous-familles : les facteurs liés à l'état et à l'aptitude de l'usager (alcool, fatigue, inattention, somnolence, problèmes psychologiques, ..) et les facteurs liés au comportement dans la circulation (vitesse, infraction, prise de risque,..).

Les facteurs liés aux  véhicules peuvent aussi se décomposer en deux sous-familles : les  facteurs  liés à la conception du véhicule et les facteurs liés à l'entretien du véhicule. Il en est de même pour les facteurs liés à l'infrastructure. On distingue les facteurs liés à la conception de la route et les facteurs liés à son entretien. Les facteurs liés à l'alerte et aux soins se divisent également en deux : les facteurs liés à l'alerte et aux premiers soins et les facteurs liés à l'organisation de l'alerte, des secours et des soins.

Commentaires :

Très peu d'études et de recherches ont tenté de quantifier la part attribuable de chaque facteur dans les accidents. Il est coutume de dire que dans 90% des accidents, le facteur humain est en cause sans qu'il soit cité la source de ce constat.

La seule source détaillée disponible  est une exploitation des enquêtes REAGIR réalisée sur les accidents graves dont mortels survenus de 1983 à 1996.

Sur les 20.000 enquêtes effectuées,

- 81% des accidents mortels présentent un facteur liès au comportement dans la circulation,

- 68 % des accidents mortels présentent un facteur liés à l'aptitude,
34% des accidents mortels présentent un facteur liés liés à la conception de l'insfrastructure 

_ 24 % des accidents mortels présentent un facteur liés à l'entretien de l'infrastructure,
-  14 %  des accidents mortels présentent un facteur liés à la conception du véhicule

- 21 % des accidents mortels présentent un facteur liés à l'entretien,
- 8 % des accidents mortels comportent des facteurs se rapportant à l'alerte, aux soins et aux secours,
- 25% des accidents comportent des facteurs exogènes au système de circulation dont 16 % liés aux conditions météorologiques.


On constate que le total des % des facteurs est de 276% dont 243 strictement liés au triptyque homme/machine/environnement du système de circulation. Ce pourcentage traduit bien le caractère multi facteur de l'accident, soit en moyenne 3 par accident.

Dans chaque sous-famille, il a été identifié des facteurs prépondérants :

Parmi les 68% liés à l'état et à l'aptitude de l'usager, on retrouve l'alcool (30%), la fatigue et la somnolence (19%), l'inattention (17%), les problèmes physiques (12%), sociologiques (7,5%) ou psychologique (6%) ainsi que l'inaptitude à conduire (15%).

Parmi les 81% liés au comportement, on retrouve la vitesse (48%), le non-respect de la sécurité individuelle (27%), le comportement dangereux (17,5%), l'infraction caractérisée (14%), les manœuvres d'urgence (14,5%), le comportement du piéton (9,5%) et la mauvais utilisation du véhicule (2,5%).

Parmi les 14% liés à la conception du véhicule, on retrouve des problèmes liés aux équipements de sécurité (5%), à sa déformation (4,3%), des problèmes de visibilité (3,5%) et la puissance du véhicule (1,5%).

Parmi les 21% liés à l'entretien, on retrouve 9% liés aux pneumatiques, 7% à l'entretien général, 4% à un mauvais usage du véhicule et 3% à l'éclairage.

Parmi les 34% liés à l'infrastructure, on retrouve 20% liés au tracé, 15% aux abords, 5% au profil en travers et 4% au profil en long. Parmi les 24% liés à l'entretien de la route, on retrouve 6% liés à la signalisation verticale, 5,5% liés à la signalisation horizontale,  4,5% lies aux abords, 5% à l'éclairage, 3% liés aux dispositifs de retenue et 3,5% à l'exploitation de la route.

Il est probable que la part de certains facteurs depuis cette époque a évolué dans un sens ou un autre. Pour l'usager, la part de la vitesse avec l'apparition des radars automatiques a probablement baissé. Par contre, la part de l'inattention avec l'apparition des téléphones a dû augmenter.

Il faut retenir qu'aucun facteur d'accident n'est à négliger mais que s'attaquer aux facteurs dont la part est la plus importante permet d'espérer réduire plus fortement la probabilité de l'occurrence d'un accident.



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