15 mai 2020: baisse inimaginable de la mortalité routière en avril


Selon le baromètre de l'Observatoire national interministériel de la sécurité routière (ONISR), 103 personnes ont perdu la vie sur les routes de France métropolitaine en avril 2020. Comparé au mois d'avril 2019 où l'on avait déploré 233 morts sur ces routes, 130 personnes de moins ont été tuées, soit une baisse de -55,8%. En année glissante sur les 12 derniers mois, il apparait  une baisse de - 8 %. Depuis le début de l'année, correspondant au premier quadrimestre, la baisse est de -24,5 %.

Cette  baisse inimaginable de la mortalité routière était pourtant attendue. Elle est la conséquence directe d'un mois entier de confinement. Mars avait déjà connu une baisse exceptionnelle correspondant à une qunzaine de jours de confinement. C'est bien sûr la démontration du lien de corrélation entre exposition au risque routier qui a été fortement réduit, probablement de 80 à 90% et accidentalité. Le nombre d'accident a, lui, baissé de -75%. Cette baisse de -55,8 % constitue une baisse jamais atteinte dans l'histoire de la sécurité routière.

Ce confinement a une deuxième effet inespéré, celui d'enregistrer moins de 3 000 décès routier sur douze mois. Le franchissement de ce seuil était espéré depuis l'annonce lors d'un CISR en 2015 de faire baisser la mortalité de 50 % d'içi 2020, ce qui aurait amené le nombre de décès annuel à moins de 2 300. Le chemin qui reste à parcourir est donc encore important d'autant que la crainte qu'il est normal d'avoir est que l'accidentalité reparte à la hausse avec le déconfinement. Pour autant, elle devrait rester en baisse pour le mois de mai, puisque la France est resté confiné jusq'au 11 mai et que la reprise de la circulation de tous les usagers reste très progressive.

Le troisième constat de ce mois d'avril est que le taux de mortalité des accidents (nombre de décès par nombre d'accidents) a augmenté d'environ 40% par rapport au taux moyen annuel. Cette surmortalité ne peut trouver une explication que dans  l'augmentation significative des excés de vitesse enregistrés par les Forces de l'Ordre. Curieusement, il y a par contre une baisse du taux de victimes d'environ 4 % qui pourrait s'expliquer par un taux d'occupation des véhicules, qui s'est peut trouvé limité à une ou deux personnes maximum du fait du confinement.

Le quatrième constat est que cette baisse a concerné tous les usagers à des dégrés importants mais avec une baisse plus importante pour les deux-roues pouvant approcher les -80% et moins importante pour les piétons inférieure à 50%.

Lire l'analyse des mois d'avril

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